Il y a quelques heures, j’étais au départ de la Cursa dels Nassos, à Barcelone. Comme 1 an auparavant, je m’apprêtais à partager ce 10km nocturne et festif avec plus de 10000 autres participants, qui avaient également choisi de clôturer 2014 en baskets, dans les rues illuminées de Poble Nou.
Nous sommes le 1er janvier, et je repense à cette année « encastrée » (pour reprendre un terme utilisé en hypnose) entre deux courses.
Une année riche en évolutions, en changements, en moments forts et en évènements ordinaires, qui se pèle-mêlent au mur de ma mémoire. Avec mon sens visuel toujours aussi développé, je laisse m’envahir les images – où forcément, l’hypnose et la Course à pied sont particulièrement présentes.
Des dossards et des ongles
A chaque départ, tel un gimmick un peu absurde que l’on fait tout en sachant rationnellement qu’il ne porte pas plus chance ou bonheur qu’autre chose, je publie sur les réseaux sociaux la photo de mon dossard du jour avec mes ongles – dont j’ai préalablement assorti la couleur au tee-shirt de la course.
13 fois, le rituel aura été accompli cette année.
13 courses, depuis le Trail des Marcassins dans la neige boueuse de janvier, jusqu’à ce dernier 10km dans la douceur de la nuit catalane. Du bitume et des chemins, des plages et des forêts, des villes et des champs : les terrains de jeu sont variés, mais l’excitation et le plaisir sont identiques à chaque déclenchement de chrono. Je ne réalise aucun temps, et encore moins de performance : là n’est pas l’objet. L’intérêt pour moi est ailleurs : dans le réveil qui sonne à l’aube en hiver, pour rejoindre, en RER, 300 autres fous dans une forêt glacée du Vexin. Dans le regard des touristes sous la Tour Eiffel, qui observent 40000 personnes s’élancer du pont d’Iena à l’assaut du pavé parisien. Dans les cris d’encouragement des porteurs de geolettes que l’on croise au détour d’un parcours, qui donnent tout ce qu’ils ont et même plus pour leur petit passager ébloui. Dans le ciel bleu azur de Barcelone parsemé d’improbables confettis multicolores, dans le sas de départ du Marathon…
Dans tous ces bras levés à l’arrivée, dans ces challenges personnels dont il faut savoir dépasser l’échec, dans ces victoires les plus infimes et les plus intimes.
En 2014, j’ai franchi la barre mythique du Marathon (cf article Quarantenaire et Marathonienne…et vice versa!), et j’ai accepté l’idée de pouvoir m’entrainer différemment pour progresser dans le plaisir (cf article Ma première séance de fractionné).
Mes baskets sont au taquet pour 2015…
Une galerie de portraits
La galerie de mon iPad s’est enrichie cette année d’un album supplémentaire. Sous le nom de « Stagiaires_Hypnose », 59 portraits sont maintenant classés. Techniciens 2 ou Praticiens 2, de dans les salles de Belleville ou sous les oliviers à Avignon, les visages se succèdent, concentrés ou le plus souvent souriants. Un ton de voix, un morceau de séance, un feedback ou un regard : ce lien fort qui se créé pendant 8 jours m’a laissé de nombreux souvenirs, d’autant plus forts qu’ils sont riches en émotions.
C’est en avril 2014 que j’ai eu le plaisir d’accompagner pour la première fois une formation en hypnose avec l’Arche, en tant que « co-superviseur ». Aux côtés de Pierre-Alain Perez, j’ai découvert ce rôle intense qui consiste à transmettre à de futurs thérapeutes tout ce que j’ai moi-même appris et développé dans ma pratique de l’hypnose.
2 mois après avoir quitté le monde de l’entreprise où j’avais passé 17 années, je posais ainsi une brique nouvelle et essentielle dans l’évolution professionnelle que j’ai choisie. Régulièrement depuis, j’ai supervisé d’autres formations, avec à chaque fois cette impression d’être là où j’avais envie d’être, et de faire ce vers quoi tout mon parcours a tendu jusqu’ici.
En 2014, j’ai ouvert un nouveau chapitre de mon activité, et amorcé ce virage qui me permet de lier l’hypnose et la communication, la thérapie et le monde de l’entreprise, l’accompagnement personnel et le développement professionnel.
En 2015, tout cela reste à écrire…
La couleur des carnets
Ecrire.
Blottie sur un canapé devant un thé, sous les velux battus par la pluie parisienne.
Posée en bord de mer, à Barcelone.
Recroquevillée sur un siège Vueling.
Connectée dans un Starbuck.
Le plaisir des mots que j’ai découvert très jeune s’est amplifié avec l’ouverture de ce blog, et ma collaboration à de nouveaux projets tels que Communication Hypnotique . Sur les carnets colorés que j’achète frénétiquement et qui me suivent fidèlement dans mes sacs à main, je note, rédige, rend-compte et raconte. De nombreux articles, récits ou sujets ont ainsi pris forme dans une salle d’attente, un train ou à la terrasse d’un café. Ces moments d’écriture où le temps est suspendu se superposent dans mes souvenirs avec les mots qui en sont issus.
En 2014, j’ai créé ce site et multiplié les occasions d’associer la rédaction à mon activité.
Et j’ai déjà de nombreux carnets d’avance pour 2015…
En hypnose, quand une histoire est ainsi insérée entre 2 chapitres d’un autre récit, c’est qu’elle contient le message clé, celui qui est à intégrer, même si l’on ne s’en souvient pas en détails. C’est une histoire dite « encastrée ». Entre les 2 épisodes de course, les moments forts de 2014 ont joué leur rôle, laissé leur empreinte, apporté leur expérience et permis de grandir. Beaucoup d’autres, bien sûr, y sont présents, aussi enrichissants mais plus personnels.
Comme on dit ici à Barcelone : Bienvenido 2015, y Feliz año Nuevo!