Il faut que je l’avoue : depuis quelques semaines, je suis prise d’un intérêt grandissant pour 2 programmes de chaînes du câble qui mettent en scènes des concours… de tatouage! Selon une recette bien connue, une vingtaine de tatoueurs venus des 4 coins des Etats-Unis s’affrontent au fil des semaines et sont éliminés à chaque épreuve, jusqu’à ce que ne reste que “le meilleur” tatoueur. Emission après émission, je suis impressionnée par la capacité de certains artistes à transformer les demandes de leurs clients en dessins indélébiles :
- « Que voulez-vous ? Quel motif, précisément ? »
- « En quoi ce tatouage est-il important pour vous ? »
- « Etes-vous sûr que c’est bien ce que vous voulez ? »
Quand les questions s’enchainent ainsi, telle une détermination d’objectif digne d’une bonne séance d’hypnose, le résultat est bluffant car il fait littéralement corps avec le client dont il représente un cap de vie important, une relation avec un être cher, le dépassement d’une épreuve ou une valeur essentielle.
Ce besoin de graver une évolution personnelle dans la profondeur de la peau, je le comprends d’autant mieux qu’il me suit depuis plusieurs années. Nous étions en 2008, et je venais de m’inscrire à ma première formation d’hypnose (technicien 1, à l’Arche). A l’issue de 2 années d’une thérapie auto-concoctée à base d’hypnose, d’auto-hypnose, de Qi Kong et de pratiques énergétiques, je venais de mettre un terme aux douleurs de la fibromyalgie qui m’avait pourri la vie, et j’avais décidé d’apprendre les techniques qui m’avaient tant aidée. J’ai donc débuté en parallèle une formation de reiki et d’hypnose – et c’est alors que l’idée du tatouage a pris forme. Un mélange de symbole Chi et d’une fleur de jasmin stylisée, interprétation asiatico-orientale très personnelle de l’énergie de vie.
Le non-hasard a mis ma nuque sur le chemin de Marty (Atelier Marty Tatoo ), une amoureuse de son métier et surtout des gens pour qui elle le pratique. Marty a su élaborer « mon » motif, une création originale à partir de ma demande, et le mini-tattoo est venu se nicher sous mes cheveux, visible au gré de mes envies – et de ma coiffure. Je me souviens encore de mon émotion en jouant avec le miroir pour apercevoir le motif sur la peau rougie, et de cette impression indescriptible d’être « complétée ».
Un sentiment d’achevé qui a duré 2 ans, jusqu’au moment où je suis devenue Praticien en Hypnose. Etape supplémentaire dans mon envie et dans ma vie, saut dans le grand bain d’une pratique dont je ne savais pas encore où elle me mènerait, mais qui prenait une ampleur chaque jour grandissante.
L’appel de l’encre a alors retenti : ce cap, il devait s’inscrire en moi, et je suis retournée voir Marty et ses doigts de fée pour dupliquer mon symbole.
Et puis l’été 2014 est arrivé. Un début de mois d’août chaud sur Avignon. Le jour de ma première supervision, les cigales chantaient et le soleil filtrait entre les feuilles des grands chênes et des petits oliviers. Je me souviens du premier sous-groupe, mais je ne sais plus à quel moment de cette deuxième semaine de technicien j’ai su que mon tatouage allait prendre une dimension supplémentaire. Après avoir tout d’abord découvert, puis pratiqué l’hypnose, j’avais maintenant le plaisir de la transmettre – une évolution que je ne pouvais pas manquer d’ « encrer », bien sûr !
Je viens d’achever ce 3ème motif, suite aussi logique qu’imprévue d’une oeuvre qui se dessine au gré des évolutions qu’elle vient ratifier. Alors que la courte aiguille transportait les pigments noirs sous la main experte de Marty, je ne pouvais m’empêcher de me demander s’il s’agissait là d’une ultime version.
La réponse artistique, je la connais… 🙂
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